Allo Twiston ? On a un problème !

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Suite à une réflexion de Lionel Dujol (@lioneldujol) qui se demanda (en gros) si tweeté avait encore un sens de nos jours, pour nous veilleurs. Voici le sens exact de sa pensée:

« Je m’interroge sur l’intérêt à continuer mon profil Twitter. Je l’utilise comme robinet informationnel pour diffuser ma veille sans aucune valeur ajoutée. Je suis rarement le fil des tweets de mes followers. L’impression de participer à la sursaturation de l’info. So … quel intérêt ? « 

Il est vrai que pour la génération digitale et les junkies de twitter, tweeté est devenu un réflexe, voir iné.

Mais si « nous » en sommes arrivés à un tel niveau (tel une drogue?), l’intérêt de partager du contenu demeure toujours présent et aussi jouissif. L’amplitude du partage est plus importante. tout le monde étant désormais coutumier du fait (consciemment ou inconsciemment d’ailleurs).

En effet qui na jamais partager une vidéo youtube, sur facebook, twitter ou simplement envoyer par mail à tata michu ? Le seul vecteur qui à changer c’est que nos partages sont plus intenses, tel des raffales de liens quitte à avoir les yeux plus gros que le ventre ;)…

Qui à dit overdose ?

  • Le dictat du partage

Ce qui était au début un plaisir, notre petite douceur du web se serait t’elle transformée en quête d’identité numérique perdue ? Affirmer revendiquez  sa culture, vous la projeter en pleine poire ! « regarde comme mon plumage est jolie ! » Montre moi ta psycho; je te dévoilerais mon contenu.

Au jour d’aujourd’hui (comme dirait un de mes anciens profs de bac) tout le monde génère du bruit en partageant son contenu à outrance, et désormais sur tout les réseaux sociaux.

Pour autant, doit t’on ici parler d’une sur-abondance de contenu ? Oui et non. Les canaux, vecteurs, plateformes étant les mêmes, leur utilisations à simplement évoluer vis-à-vis des attentes des utilisateurs, quand à la production de contenu en soit, elle augmentera toujours au fil du temps, tel le mouvement perpétuel.

  • La guerre des bouttons

Et comme si ça ne suffissait pas, on nous incitent à partager tout ce que l’on trouve sur notre passage. Surfer serait t’il pénible ? Entre les publicités, les liens sponsorisés et les boutons partage moche et hideux on en viendrait presque à regretter les blogs sur Geocities et Multimania ^___^. les bouttons sont comme des dealers qui pousse votre vice à partager toujours plus… Maintenant ça à dépasser le stade du simple blogging, car toute la presse, les site d’achats en ligne, comparateur de prix etc. ont en tête de coller sur leur page des boutons pour « partager » (pipo!) le contenu avec vos amis. La publicité gratuite, le rêve du marketeux.

Mon avis sur la question n’est pas tranché pour être franc. Je déteste l’idée que ces boutons de partages vous suivent à la trace (avec les cookies) et de voir parfois des boutons à des endroits insolite comme sur des sites de spams ou porno, et qu’un innocent clique dessus et arrosera ainsi tout ses amis… de SPAM… Non merci.

D’un autre côté il faut reconnaître que c’est un putain d’outil de dopage d’audience hallucinant. L’effet pervers dans l’histoire c’est que le taux de rebond est important (les visiteurs sont trop volatiles pour revenir, ils ne feront que « consommer » le contenu dans le plupart des cas, et s’en iront ensuite). Alors c’est pratique pour épater des gus gus qui n’y connaissent rien en web, mais les régies pub savent mieux que personnes quel est la valeur réelle de votre site.

Ils ne manqueront plus que nos partages, impact directement notre score Klout, PeerIndex, PageRank et autre bullshit pour devenir des forçats du partage… Le plaisir en moins 🙁

  • Le remède ? La vertu !

Réfléchir à deux fois avant de cliquer sur un bouton « j’aime », +1 etc. & construire une timeline propre car sur Twitter comme ailleurs. Une timeline à besoin de clarté. Sans pour autant tomber dans la noyade, c’est un véritable exercice de funambule. Le plus important est le respect de la chronologie, garant de toute rivalité; et qui dans le cas de twitter vous donnera une légitimité. Primeur à la fraicheur. Vos tweets devront aussi refléter votre personnalité.

Le respect du partage ? Les creative commons sont un bon exemple de cette philosophie 😉

  • Et la veille dans tout ça ?

Les veilleurs sont confrontés actuellement au même problème que les datacenters actuels : celui de la duplication.

Le web rend la duplication possible (pour des coûts négligables) mais cela génère de facto le risque de retrouvez sur plusieurs chemins la même information encore et encore : le signal de répétition ou de réplication. C’est sujet à débat, mais une réplication peut être un répétition quoiqu’il en soit c’est Le fameux troisième signal, que l’on pourrait apparenté à un leurre (à ne pas confondre avec le contre-feux).

Mais il ne faudra pas pour autant oublier le signal faible & signal fort ainsi que les cygnes noir gravitant autour. Le signal de répétition/réplication à de fortes chances d’induire le veilleur en erreur. Le recul sera votre meilleur allié pour une meilleure analyse.

En effet même si la « saturation »; « infobésité » est un vieux problème d’exercice de veille (Aref Jdeyd avait d’ailleurs déjà abordé ce « non-sens » (billet disponible en lecture ici) auxquels sont confrontés les veilleurs, documentalistes, journalistes, newsjunkie etc. c’était justement pour répondre à ce problème, que sont apparut les premiers outils de veille. La naissance de veille (online) était née. Censé  littéralement « planer » au dessus de ce nuage pour y voir le plus intéressant. Mais c’etait trop beau m’enfin ! Un exercice de veille ne s’improvise pas vin diou ! Comme souvent évoquer sur ce blog; le problème ne vient pas de l’outil mais de l’humain. Un outil à besoin d’être calibré, affiné, pour enfin vous délivrez un résultat fiable.

Être ou paraître ? That’s the question.

  • Au final…

Et oui, l’overdose du partage nous guettent, c’est un fait. De là à dire que nous retournerons tous sur IRC « I don’t think so » 😉

Quels seront nos prochains outils pour partager ? Comment partagerons-nous le contenu ? L’imprimante 3D est déjà une première approche dans un sens… Le culture du HACK et du DIY (Do It Yourself) sera surement légion dans un futur proche, nous apprenant à partager juste (fair).

Depuis quelque mois j’utilise Pearltrees (un savoureux mélange de bookmarking sauce mindmap) & TweetedTimes (human reader API), deux services innovant que me donne une nouvelle approche du web et qui me font gagner beaucoup en productivité.

Je reste convaincu que demain, le schéma du site internet tel que nous le connaissons aujourd’hui disparaîtra. Les blogs existeront toujours (quel doux rêve), mais tout ne sera qu’API qui s’inter-connecteront ensemble pour revenir à l’essence même d’internet : la décentralisation, la clé de tout. Et Commotion sera peut-être notre sauveur 😉

5 thoughts on “Allo Twiston ? On a un problème !

  1. Article vraiment très intéressant!

    Une seule ombre au tableau cependant : l'orthographe y est plus qu'approximative.

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